Avec Un Plus Bio, je prends 5 bonnes résolutions pour 2020

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13 janvier 2020
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1) J’arrête le plastique, et pas que dans les oreilles

Le coton-tige serait-il l’arbre qui cache la forêt ? Disons un petit arbrisseau sans défenses qui dissimulerait de denses forêts touffues de déchets par millions ? Comme nous, vous avez peut-être vu que les députés ont voté la fin de l’usage des produits en plastique à usage unique. Depuis le 1er janvier 2020 sont ainsi interdits : les assiettes, les gobelets et les coton-tiges. Pour les cantines, la fin des barquettes en plastique est annoncée au plus tard en 2025. Bref, on avance un peu dans les pratiques et on réduit l’empreinte, c’est un bon point. Mais va-t-on vraiment inverser la tendance par ce petit bannissement ? En France, la quantité de déchets produite (notamment plastiques mais pas seulement) continue d’être difficile à supporter, elle a doublé en quarante ans, au point que chaque habitant génère aujourd’hui 537 kg de choses à jeter et/ou à recycler

Les raisons : la population augmente, la consommation s’accélère, de plus en plus de produits sont éphémères et… les tranches de jambon se vendent toujours aussi bien entre… deux autres tranches de plastique. Pour l’Ademe, c’est simple, « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas ! »

En 2020, je regarde d’un œil vengeur ce qui reste de mon retour des courses et sa montagne de plastique, et j’opte pour le vrac et le brut, et je composte dès que je peux !

2) Je mange bio, et si c’est plus cher je mange moins

Vous l’avez surement entendu lors de vos retrouvailles en famille pour Noël, manger bio coûte trop cher, à la cantine comme à la maison. Si, si, regardez, c’est évident, comparez les étiquettes ! Ah oui ? Vraiment ? Mais alors, comment faire ? Un Plus Bio vous donne la solution : mangez bio en 2020, mais mangez moins ! Bon, allez, c’était juste pour rire. La vraie réalité, c’est que manger bio en restauration collective ne coûte pas plus cher en général, et ça c’est l’Observatoire de la restauration bio et durable qui l’a encore dit en 2019, en étudiant un échantillon de 3 400 cantines. Et l’autre vérité, c’est que, en effet, on mange un peu trop en Occident et surtout, on mange un peu trop mal. Même si la France était relativement épargnée par rapport aux autres pays, les chiffres mondiaux s’appliquent peu à peu à l’Hexagone. Plus d’un homme adulte sur deux était en surpoids (54%) en 2015, contre 44% des femmes. L’obésité concernait 17% de la population française.

En 2020, je peux manger mieux, bio, local, de saison, sans payer plus et en soignant ma ligne !

3) Je cuisine à basse température les candidats aux élections

Les municipales approchent. Les 15 et 22 mars prochains, des milliers de candidats vont se disputer plus de 36 000 mairies. La bonne nouvelle, c’est que le thème des cantines bio n’a jamais été aussi populaire et que l’alimentation de qualité est devenue une des principales préoccupations des électeurs, de beaucoup de parents d’élèves, et donc des candidats. Ce n’était vraiment pas le cas en 2014, il faut saluer cette évolution.

Cela étant, et même si la Loi Egalim affiche l’objectif de 20% de bio à atteindre d’ici à 2022, Un Plus Bio vous invite à cuisiner les programmes et les candidats. Et de trouver les forces autant que les éventuelles failles dans les intentions. Car deux modèles commencent à émerger qu’on ne repère pas forcément du premier coup. S’agit-il simplement de mettre du bio en saupoudrage dans les menus pour faire le job, ou susciter le développement d’un projet alimentaire à longue portée sur le territoire ? Le but est-il d’introduire seulement des produits faciles comme le pain, les yaourts et les compotes bio pour arriver aux fameux 20%, ou de faire émerger les conditions d’un nouveau contrat social avec tous les acteurs engagés et soutenus par les collectivités travaillant main dans la main au développement d’une santé commune ? Celle qui épanouit les palais, les revenus économiques, l’environnement, la santé publique et le lien social ?

Vous voyez, ce n’est pas tout à fait pareil : le bio est un vrai moyen, pas une fin unique.

En 2020, je remets aux candidats « Cantines bio : le guide pratique des élus » d’Un Plus Bio et je demande l’instauration d’une vraie démocratie alimentaire sur mon territoire.

4) Je rends au glyphosate l’honneur qui lui revient

Haro sur le louuuup ! Finissons-en avec ce gros vilain méchant. Et pas dans six ans, pas dans trois ans, tout de suite ! En 2020, je veux que le glyphosate disparaisse de la circulation et que Bayer-Monsanto devienne une association dédiée à la pratique de la pétanque dans le monde entier avec une nouvelle appellation : « La boule joyeuse ». Bon, d’accord, on est un peu dans l’utopie sur une des deux propositions, là. Mais c’est bon de rêver, non, en début d’année ?

Plus sérieusement, de nouveaux chiffres sur la consommation de pesticides circulent et, comme Le Monde l’a titré le 7 janvier dernier, « le recours aux pesticides a connu une hausse spectaculaire en 2018 », avec 24% d’augmentation par rapport à 2017. Ce record européen a de quoi remettre en place nos estomacs tout juste rescapés et groggys de la grande gastro annuelle. Certes, dans le joli palmarès des herbicides, des fongicides et des insecticides, le Round-Up occupe une place de choix. Mais il n’est pas seul, et de loin. Le cocktail de centaines molécules en circulation depuis des années, et celles à venir, produit des effets tout aussi spectaculaires quoique moins médiatisés sur le vivant. Éradiquer les produits biocides demandera du temps si on ne soutient pas plus les paysans qui souhaitent s’en passer. Ayons donc une pensée pour les Isoxaben, Aclonifen, Prosulfocarbe, Cléthodime, Pyridate, Cycloxidim, Cypermétrhine et autres Spinosad !

En 2020, je signe pour la fin du glyphosate mais je n’oublie pas ses nombreux copains qui, sans lui, ne risquent pas de s’ennuyer.

5) Je traque le blanchiment écolo dans ma cantine

Faites vos jeux, rien ne va plus… C’est parti pour faire tourner la grande roue des 20% de bio d’ici à 2022 ! Le jeu en vaut la chandelle, et il y a tout à gagner de la loi Egalim qui impose aux collectivités de s’engager sur la voie du durable en restauration collective. Problème : le législateur n’a prévu ni contrôle ni sanction, et chacun pourra déclarer ce qu’il veut… Qui atteindra vraiment 20%, en l’absence de preuves ? Officiellement, le volume de bio introduit doit être estimé en valeur d’achat. Mais comment s’assurer que les factures seront bien triées et les chiffres dûment établis ? L’exercice comptable n’est pas forcément simple. Et comment faire s’il y en a qui, sans vouloir tricher, raisonnent autrement, par exemple en validant 20% de bio par le nombre de composantes bio ou le nombre de repas bio par semaine ou par mois ?

En 2020, je demande aux responsables de ma cantine de me fournir les chiffres et je les encourage à un audit officiel avec le label « En Cuisine » Ecocert, seul outil de mesure objectif et indépendant à ce jour !

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