Cantines de demain : Marseille prend un nouveau virage
Cantines de demain : Marseille prend un nouveau virage
Pour emmener la cité phocéenne vers un nouveau modèle de cantine synonyme de santé pour tous, d’éducation alimentaire et de reconnexion au territoire, Marseille met les bouchées doubles ! Après une phase de réflexion et de concertation, les premières décisions politiques sont tombées la semaine dernière. À l’horizon 2028, la ville prévoit une décentralisation des lieux de production avec un passage en liaison chaude et un minimum de 50% de produits bio dans les assiettes dès l’année prochaine.
« Un choix politique ambitieux, et sans précédent, pour la 2è ville de France »
Comme de nombreuses grandes villes en France, à Marseille, la restauration collective est en délégation de service public depuis plus de 30 ans. Mais la particularité marseillaise se trouve sans doute dans la concentration du nombre de repas, puisque c’est plus de 55 000 repas qui sortent quotidiennement d’un seul et même lieu de production, dans une logique très industrielle.
La Ville de Marseille, sous l’égide de Pierre Huguet, adjoint de Benoit Payan, a ainsi décidé d’infléchir ce modèle pour reprendre en main le fonctionnement de ses cantines. Le lundi 3 juin dernier, a ainsi été posé « le premier acte de la remunicipalisation » de la restauration scolaire, avec des annonces fortes : la fin de la délégation de service public en cours (avec un marché transitoire à partir de 2025), un cahier des charges plus ambitieux sur la qualité, la variété et la provenance des repas des petits marseillais avec plus de produits bruts pour être cuisinés, et le début d’un chantier de construction « d’une douzaine de cuisines en liaison chaude, outil primordial pour rapprocher la cuisine de l’assiette ».
« Il y a nécessairement une période transition qui va être longue, donc on s’inscrit dans la durée. On ne pense pas le modèle pour 2025, mais pour les 20-30 prochaines années, c’est à l’échelle d’une génération qu’on réfléchit. » souligne Pierre Huguet
Ce virage pour les cantines marseillaises s’intégrera à une ambition plus globale sur les enjeux environnementaux et de santé de la Ville de Marseille dans son « Plan Climat ».
Il n’en reste pas moins que les annonces de la ville de Marseille sont courageuses et ouvrent à nos yeux une nouvelle ère. Marseille pense la ville nourricière de demain et inscrit la cité phocéenne dans les grandes villes européennes comme Milan qui agissent par l’alimentation pour proposer aux générations futures un avenir respirable.