Rapport du Haut Conseil pour le climat : nos collectivités n’ont pas à rougir !

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30 janvier 2024
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Rapport du Haut Conseil pour le climat : nos collectivités n'ont pas à rougir !

Un énième rapport qui nous rappelle que l’alimentation représente la deuxième source d’émissions de gaz à effet de serre en France et que la transition va être compliquée car les freins sont multiples ? Rien que nous ne savions déjà nous direz-vous ! Ce qui nous intéresse davantage c’est l’appel à penser des politiques publiques agricoles et alimentaires afin de se donner un horizon pour la transition à long terme.

« Les politiques alimentaires actuelles misent principalement sur l’information aux consommateurs alors que celle-ci ne constitue qu’une partie des leviers du changement de comportement alimentaire (…) Les politiques alimentaires restent faiblement financées en comparaison des financements visant le secteur agricole.» (Rapport du Haut Conseil pour le climat, 2024)

Alors que ce constat est de plus en plus partagé et relayé, les réponses du gouvernement aux révoltes du monde agricole ces derniers jours ne laissent rien envisager sur ce point. Et quand on parle de politique alimentaire, c’est pour projeter l’existence d’un nouvel eldorado capable de relever le défi de la transition : la restauration collective. Alors, qu’en est-il vraiment ?  Que nous disent les collectivités qui ont largement dépassé les objectifs d’Egalim ?

Au Club des Territoires, les collectivités sont à 40% de produits bio en moyenne.

Le Club des Territoires nous rappelle que ses collectivités adhérentes non seulement respectent la loi mais ont dépassé les obligations fixées par Egalim. Elles ont déjà intégré un certain nombre de préconisations citées dans le Rapport du Haut Conseil pour le Climat, quant à la relocalisation des approvisionnements, le rééquilibre animal/végétal dans les menus ou le choix de protéines animales issues d’élevage bio qui participent à la préservation des paysages et de la biodiversité.

 

Mais au-delà de ces résultats rassurants, ce qui nous semble précieux, c’est de regarder les paysages alimentaires que construisent ces territoires. Nombreuses sont les collectivités qui structurent déjà leur action publique autour de l’alimentation. Et elles n’ont pas attendu pour diversifier les cultures et favoriser les élevages herbagers, pour réfléchir à la gestion de l’eau à l’échelle de leur bassin de vie, ou même pour imaginer l’installation d’agriculteurs et d’entreprises artisanales transformant les aliments correspondant à leur besoin.

 

Ce qui nous interpelle davantage, c’est que ces réalités des territoires ne sont ni mentionnées, ni éclairées dans le rapport. Cette impasse s’explique en partie par le manque criant de données nationales pour parler de ces initiatives de manière très concrète. Sans cela, comment imaginer une politique alimentaire nationale structurante et comment accompagner un soutien efficace aux territoires pour les aider à prendre part au défi ?

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