Retour sur les Rencontres politiques du Club les 4 et 5 avril
Mais qu’est-ce qu’on était bien dans la capitale bourguignonne ! Bien reçus par la ville et la métropole, bien nourris par des échanges de qualité et des visites inspirantes, bien heureux aussi de faire de nouvelles rencontres entre élus et gens
de collectivités toujours plus motivés par une autre manière de « faire monde » autour de l’alimentation. Voici en résumé les points forts des Rencontres politiques du Club des Territoires de Dijon.
Tout ce que vous deviez savoir sur nos échanges à Dijon
La grande famille de celles et ceux qui font tout un plat (bio, local, juste et de saison) du manger collectif !
Une AG rythmée et des constats encourageants
L’association développe ses outils, compte toujours plus d’adhérents au Club des Territoires et prépare de grands changements sur l’Observatoire de la restauration collective bio et durable… Le rapport financier d’Un Plus Bio présente aussi une bonne santé de l’association avec un chiffre d’activité en progression et la récente embauche de Juliette, nouvelle salariée. À Dijon, les statuts associatifs ont été légèrement modifiés lors d’une assemblée générale extraordinaire pour créer un collège des « personnes qualifiées ». Enfin Jacky Bonnet, premier adjoint au maire de La Couronne (16), a fait son entrée au conseil d’administration.
Ouverture de l'assemblée générale par la présidente d'Un Plus Bio, Sandrine Lafargue.
Au-delà de rassembler et fédérer, Un Plus Bio continue de travailler en coopération avec les territoires en amenant ces derniers à s’épauler. Sur les réseaux sociaux, elle a pris un grand virage en étendant sa visibilité et celle de ses adhérents. La revue « Jour de Fête #2 » s’est largement installée dans le réseau, mettant en avant les belles réussites des territoires et avec un troisième numéro en préparation. De nouveaux sujets comme la question du « manger collectif », les cantines « hors les murs » ou encore les nouvelles problématiques du foncier annoncent l’orientation des chantiers à venir.
Quelque 150 participants sur les deux jours des Rencontres, inaugurées par Nathalie Koenders, première adjointe au maire de Dijon.
Trois visites inspirantes qui font vraiment avancer
- La Cité internationale de la gastronomie et du vin, née en mai 2022 autour du repas gastronomique des Français et du bien boire. L’équipe de la cuisine centrale de Dijon, des chercheurs de l’Inrae et leurs partenaires ont partagé leurs astuces pour introduire le menu végétal et fait maison dans les assiettes des enfants dijonnais. Processus de cuisson, pratiques éducatives, empreinte carbone et qualités nutritives des menus alternatifs : tous les enjeux de la restauration collective locale ont été passés à la loupe.
- La légumerie de Dijon Métropole s’apprête à recevoir ses premiers légumes dans quelques jours. Un Plus Bio et ses adhérents l’ont découverte en avant-première. Manger Bio Bourgogne-Franche-Comté a remporté le marché bio et la ville de Dijon va bénéficier de légumes bio et locaux, en tout 40 à 50 tonnes de légumes par an qui représentent 72 000 € de chiffres d’affaires pour les maraîchers bio locaux.
- La Maison Phare est une association d’éducation populaire et de pédagogie sociale, située dans le quartier prioritaire de la ville Fontaine d’Ouche. Entre maraîchage urbain et ateliers de rue, éducateurs, animateurs et maraîchers, salariés comme bénévoles, portent une véritable cantine hors les murs destinée aux habitants du quartier. Une visite riche en idées autour de l’éducation populaire.
Une matinée de débats : « Quand la santé s’invite à table »
- L’intervention de la chercheuse Inrae Julia Baudry nous a permis de mettre le doigt sur l’importance de manger bio pour la santé et l’environnement. Elle a montré qu’au-delà des intuitions et des volontés politiques, ce lien se vérifie par les études scientifiques, notamment l’étude BioNutrinet qui étudie le lien entre consommation d’aliments bio, santé et environnement.
« On insiste beaucoup sur la différence de prix entre bio et non bio alors qu’il faudrait aussi prendre en compte les externalités positives et négatives, par exemple, ces externalités positives du bio en matière de santé ! », a remarqué Philippe Lemanceau, le vice-président de Dijon métropole chargé de la transition alimentaire, du plan alimentaire territorial, du projet Tiga et de la restauration collective.
Une belle table ronde avec trois territoires qui ont mis en place des initiatives en faveur de la santé de leur population :
– La ville de Saint-Denis (93) a fait le choix politique de la gratuité des repas dans les écoles maternelles et primaires, estimant que le service public de l’éducation devait également inclure le temps de la pause méridienne. Un témoignage solide et innovant apporté par l’élue Leyla Temel.
– La ville de Millau (12) a présenté comment elle pense la santé dans sa globalité en incluant des actions sur l’alimentation mais aussi via le sport (programme « L’assiette en baskets ») et l’éducation.
– Porté par l’Espace Santé du Littoral et la Communauté urbaine de Dunkerque, L’Observatoire local de santé permet à la fois de comprendre les déterminants de santé sur le territoire et de voir comment les améliorer.
- En clôture des rencontres, l’intervention du philosophe Jean-Philippe Pierron a permis de faire la distinction entre santé et soin. « Manger ensemble, c’est une expérience pré-politique, une forme de communauté sentie à l’échelle d’une tablée, intériorisée dans des affects et dans des corps. On rentre dans l’assiette par le goût, c’est une expérience polysensorielle où « les parfums, les couleurs et les sons se répondent » comme l’écrit Baudelaire. Pour emprunter un terme qui circule de plus en plus en philosophie de l’écologie, en mangeant, on « s’enterrestre ». » Jean-Philippe Pierron est l’invité de Jour de Fête #3 qui sortira à la rentrée, dans une interview passionnante et de haute volée !
Des débats précieux, des rencontres conviviales et toujours de bons petits plats : le combo gagnant des Rencontres d'Un Plus Bio.