Tour de France des cantines rebelles : le Pays Basque à l’honneur !
Dans les Pyrénées-Atlantiques, une des forces du Pays Basque est de voir cohabiter un littoral magnifique dont les pêcheurs sont les acteurs engagés et des montagnes rapidement reculées où se nouent des projets de territoire portés avec cœur par des élus motivés. Pour la première étape du Tour de France des cantines rebelles, le 28 mars, Un Plus Bio a choisi de proposer à ses adhérents les visites du port de Saint-Jean-de-Luz et de la régie agricole de Mendionde. Mon premier est la cinquième criée nationale de France (11 000 tonnes de poisson par an) où la grande majorité des 150 pêcheurs affiliés vit d’une pêche à taille humaine telle que la saluent les ONG spécialisées.
Les chefs de cuisine des collèges commandent directement à l’un des trois mareyeurs agréés par le Département les produits d’une pêche de saison qu’ils préparent minutieusement avec leurs équipes. Ici, pas de poissons carrés avec les yeux dans les coins, mais une approche de la cuisine vivante avec des produits accessibles et de saison. Ma seconde est un projet agricole né dans le pays de Hasparren, sur la commune de Mendionde. Héritière par donation du magnifique domaine de Garro, celle-ci a souhaité redonner à cette vénérable bâtisse à restaurer et ses trente hectares la vocation agricole qu’elle avait jusque dans les années 1960.
Accueilli et guidé par Lucien Betbeder, maire de la commune, et par Argitxu Ithourria, chef de culture et responsable de la Scic (société coopérative d’intérêt collectif) Garroa, un groupe d’une trentaine de personnes a pu découvrir le lieu et son fonctionnement. Née en 2009, la Scic réunit à ce jour trois maraîchers sur neuf hectares dont 3600 m² de tunnels froids. Les acteurs de la structure, qui associe la commune, la communauté de communes et plusieurs institutions locales, forment des porteurs de projet et les apprentis de la formation BPREA maraîchage bio du centre de formation des apprentis agricoles de Hasparren.
Que retenir des visites de ces deux sites ? Que dans les deux cas, les cantines sont vues comme l’un des leviers du développement économique local. Et que quand l’autorité politique s’engage, c’est toute une chaîne d’acteurs qui se met en mouvement en créant de nouveaux maillons.
Dans l’après-midi, trois programmes alimentaires motivants ont été présentés au débat : le programme Manger bio&local, labels et terroir des Pyrénées-Atlantiques, la couveuse agricole SAS Graines du Béarn voisin et la régie agricole de Mouans-Sartoux (06). Où l’on a bien compris qu’un approvisionnement de qualité en restauration collective passe d’abord par la relocalisation de la production, pour le plus grand intérêt, voire le bonheur des acteurs engagés.