Victoire des cantines rebelles 2021 : ambiance !
Le journaliste Laurent Mariotte, animateur passionné et la chanteuse Émily Loizeau, marraine fidèle des Victoires.
Découvrez les onze lauréats de la sixième édition !
Les Victoires, c’est un concours national ouvert à tous les types de structures (collectivité, entreprise, ou encore association) engagées dans la transformation de leur territoire par le levier de l’alimentation. Pour pouvoir concourir, il faut choisir une catégorie, remplir un questionnaire en ligne sur les objectifs et actions de son projet, et réaliser une courte vidéo. Un jury de huit personnes étudie les candidatures et vote pour sélectionner trois nominés par catégorie. A l’issue des discussions, le consensus est recherché pour choisir le lauréat. Cette année 11 lauréats parmi plus de 50 candidats ont été récompensés.
Pour la 6e édition des Victoires, les catégories ont beaucoup évolué pour tenir compte des initiatives diverses issues des territoires. Les vidéos des candidats sont de plus en plus qualitatives, à découvrir sur la chaîne YouTube de notre association.
Victoire de la cuisine rebelle
L’objectif est de valoriser les structures qui fabriquent des repas pour la restauration collective et qui ont fait évoluer la manière de cuisiner et la qualité alimentaire dans l’assiette (fait-maison, produits bruts, substitution du plastique…). Est évalué le chemin parcouru pour obtenir un tel résultat. Une fois n’est pas coutume, c’est une administration qui a été distinguée : la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) du Nord, excusée pour son absence (devoir de réserve politique oblige !).
Victoire du territoire rebelle
Elle récompense un candidat qui s’inscrit dans une démarche globale, dans la cantine mais pas seulement : le projet rayonne sur le territoire. Lise Pujos, responsable du label Ecocert « En cuisine » et membre du jury des Victoires, a remis avec Émily Loizeau le diplôme et le trophée à la ville de Rosnoën, Finistère. Son dossier a été tout particulièrement apprécié pour le solide ancrage territorial du projet. Rosnoën a décidé d’un changement de cap rapide et bien tenu : remunicipalisation, recrutement d’un cuisinier, achat de matériel…
Victoire de la solidarité / Le coup de cœur des mangeurs
Cette catégorie déroge à la règle du jury puisque le lauréat a été choisi à 100% par un vote citoyen en ligne, au mois de septembre, via le site internet d’Un Plus Bio. La Victoire de la solidarité récompense des actions sur le lien social, le partage autour du repas et la lutte contre la précarité alimentaire. Xavier Hamon, cuisinier, co-fondateur de l’Alliance des cuisiniers Slow Food et membre du jury des Victoires, a remis avec Émily le prix à l’association des Belles Gamelles, à Toulouse. Elle produit et distribue des repas et des sandwichs cuisinés à partir de produits frais et locaux à des personnes en grande précarité. Les bénéficiaires participent aux actions bénévoles puisque l’association accueille toutes les semaines dans ses cuisines des réfugiés qui participent à la préparation des repas.
Victoire de la friche rebelle
Sous le vocable de friche, on entend toute démarche qui suppose la mobilisation de l’espace foncier agricole ou de terres en friche pour alimenter le territoire grâce à la production locale, dans une démarche multi-partenariale. Dominique Granier, président de la Safer Occitanie et vigneron bio, membre du jury des Victoires, a expliqué pourquoi la ville de Gonfreville l’Orcher, en Seine-Maritime, a été distinguée. La commune a acheté 35 hectares de terres labellisées en bio et a développé des partenariats originaux qui ont séduit le jury : avec les agriculteurs, qui s’engagent à cultiver en bio et principalement pour les besoins des cantines, mais aussi avec le golf, inscrit dans une démarche vraiment écologique, une approche encore peu répandue.
Victoire du juste prix
Elle distingue les démarches visant à assurer une juste rémunération des producteurs et transformateurs sur un territoire. Relations équitables entre acteurs et accès à une alimentation de qualité pour tous les habitants sont aussi requis. Didier Perréol, fondateur d’Ekibio, président du Synabio, membre du jury des Victoires, a remis avec Émily Loizeau la victoire à la Scic Mangez Bio Isère. Un modèle étonnant qui permet à la fois de rendre accessibles des produits bio et locaux, et d’assurer une juste rémunération des producteurs. Mangez Bio Isère a investi le Min (marché d’intérêt national) de Grenoble, livre toutes les cantines de la ville, et relocalise plus de cinq millions d’euros de chiffre d’affaires sur le territoire.
Victoire de l’engagement politique
L’objectif est de saluer la volonté politique forte à l’initiative d’un projet. Cette catégorie n’existait pas pendant le processus de candidature, elle a été spécialement créée par le jury, au mois d’octobre. C’est la commune du Luberon Lauris qui a été récompensée, avec plus de 75% de bio dans les assiettes de la restauration collective, le soutien à l’installation de jeunes agriculteurs, la préservation des terres agricoles, la sensibilisation des communes voisines…
Le coup de projecteur d’Un Plus Bio
C’est en quelque sorte le « cri du cœur » de l’équipe technique d’Un Plus Bio qui a souhaité récompenser un dernier lauréat à l’issue du jury. Le projet très innovant de la Scop Carte Blanche de Besançon méritait de recevoir une distinction ! À découvrir ici.
Victoire de l’éducation
Les structures menant des initiatives en matière d’éducation et de sensibilisation à une autre alimentation, qui impliquent les habitants dans la démarche (mise en place d’ateliers cuisine, jardins pédagogiques, formations, etc.), entrent dans cette catégorie. Le gagnant de cette édition : L’école comestible, co-fondée par la journaliste engagée Camille Labro. L’association anime des ateliers auprès d’enfants en banlieue parisienne. Les classes suivent un parcours très complet, où les enfants sèment, cultivent, cuisinent et apprennent les valeurs de l’alimentation durable.
Victoire de l’audace écologique
Cette catégorie vise à valoriser les projets qui affichent une vertu environnementale forte, en cuisine mais pas seulement : construction d’une cuisine écologique, d’un bâtiment autonome en énergie, nouvelles pratiques d’écologie en cuisine… Tous ceux qui développent des formes d’innovations écologiques peuvent candidater. C’est la ville de Bruz, en Ille-et-Vilaine, qui reçoit la Victoire. Parvenue au 100% bio pour ses 1 400 repas/jour en crèche et dans les écoles primaires, elle a augmenté progressivement la part de bio, local et fait-maison en misant sur la création d’une légumerie. L’écologie fait aussi partie d’un volet pédagogique important (sensibilisation au gaspillage alimentaire, potager pédagogique…).
Le coup de cœur du jury
Le jury a souhaité récompenser un lauréat hors catégories, pour son originalité, sa créativité et son efficacité. Emmanuel Dupont, expert à l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires, membre du jury des Victoires, a ouvert l’enveloppe avec la marraine, qui distingue la commune de Castelnau-d’Estrétefonds, qui fait figure d’exemple dans le Pays Tolosan. Son projet est très complet, car il mise à la fois sur la santé (quasi-disparition des produits ultra-transformés), l’écologie (tri sélectif, ramassage des bio-déchets) et le développement du territoire (achats locaux).
Victoire de la démocratie alimentaire
C’est la Victoire qui sort de l’assiette pour valoriser un projet à l’échelle de tout un bassin de vie, en associant la population et les acteurs du territoire pour la santé de tous. Ces projets mettent également en place une gouvernance innovante et multi-acteurs pour élaborer un véritable projet alimentaire. Émily Loizeau annonce que la ville de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône, est lauréate. La commune a montré sa capacité de monter un projet transversal, à destination de tous les convives, des plus petits aux personnes âgées, qui permet de sensibiliser à une alimentation saine et respectueuse de l’environnement mais aussi d’impliquer les habitants. Une repas de fête à l’échelle de toute la commune est ainsi organisé chaque année, « Le Goût de Martigues ».