Opération "friches rebelles" !
Et si on remettait une partie des terres agricoles en culture, en utilisant un vivier de disponibilités foncières insoupçonné ? C’est la belle idée née des constats d’un opérateur foncier, la Safer Occitanie, avec Un Plus Bio.
Lors de nos échanges avec différentes collectivités, nous constatons régulièrement les difficultés rencontrées pour disposer d’une alimentation produite par son territoire.
Revient notamment la grande problématique de l’accès au foncier et de la relocalisation de la production agricole. Paradoxalement, il existe de nombreuses terres agricoles en friche, souvent irrigables, laissées incultes. Si les raisons sont multiples, notre collectif a choisi de se saisir de cet enjeu pour trouver des solutions.
Grâce aux partenariats atypiques et forts que nous entretenons avec plusieurs acteurs de l’alimentation en Occitanie, nous animons une recherche-action sur les possibilités de mobiliser ces friches pour alimenter les demandes des collectivités tout en assurant une juste rémunération pour les producteurs. Nous coordonnons et nous animons une cellule d’experts avec la Safer Occitanie et des membres du Centre Lascaux sur les transitions (Celt).
Nous étudions ensemble et testons la pertinence d’un nouvel outil de contractualisation et de coopération entre les collectivités, les propriétaires fonciers et les producteurs à partir des dispositions juridiques existantes.
Les trois volets de notre action visant à nouer des relations commerciales équitables et vertueuses sur un territoire sont :
- Remettre en culture, en bio, des terres en friche appartenant à des propriétaires privés,
- Attribuer une vocation nourricière à la friche, en s’assurant que les productions approvisionnent le territoire,
- Apporter une garantie de débouchés localement au producteur qui remet en culture la friche pour soutenir la production bio sur le territoire.
Foncier nourricier, trois autres leviers pour agir
Pour produire, il faut des terres agricoles dont on maîtrise le droit de propriété ou d’usage. C’est là qu’une approche juridique fine peut rendre de grands services aux collectivités. Pour faire simple, il existe trois angles d’attaques quand on parle de foncier nourricier :
La régie agricole
Parce qu’elles n’étaient pas satisfaites des réponses aléatoires du marché alimentaire, des communes ont créé leur propre potager municipal. Cette prise en main publique de la problématique foncière leur a permis de donner un grand coup d’accélérateur sur le bio local.
Le droit rural
Quand la collectivité ne gère pas elle-même ses terres, elle peut les mettre à disposition d’agriculteurs en place ou en cours d’installation sous de multiples formes. Bail rural, métayage, prêt à usage ou convention de mise à disposition… le Code rural fourmille de solutions bien documentées et utiles à connaître !
La SCIC nourricière
Les sociétés coopératives d’intérêt collectif, sortes d’hybrides entre la régie agricole et la mise à disposition de terres, retiennent l’attention de certains élus au sein du réseau d’Un Plus Bio. Ils voient dans ce modèle un moyen d’allier efficacité économique, reprise en main du foncier et relocalisation alimentaire.
Vous souhaitez en savoir plus sur les leviers à disposition des collectivités pour transformer le paysage alimentaire ? Découvrez « Le petit guide du foncier nourricier » publié par Un Plus Bio.